Jarhead
Réalisation : Sam Mendes
Scènario : William Broyles Jr.
Compositeur : Thomas Newman
Casting : Jake Gyllenhaal, Peter Sarsgaard, Jamie Foxx
Durée : 2h03
Année : 2006
Genre : Guerre
Un film de guerre sans scènes de guerre, ça peut sembler audacieux de prime abord. Mais ? c’est ce qu’on réellement vécus des milliers de Marines américains lors de la guerre du golfe. Pas étonnant du coup de constater que cette période de l’histoire n’intéresse guère les cinéastes. Pas de grands évènements, pas de grandes actions, pas de grands traumatismes (quoique), pas grand chose à raconter. Et pourtant, Sam Mandes, réalisateur de American Beauty et de Road to Perdition, ne renonce pas et s’attaque – avec plus ou moins de brio – à cette guerre qui n’eut jamais lieu sous les yeux des marines.
Après un début en demi teinte aux forts relents de Full Metal Jacket et à l’originalité toute relative, Sam Mendes nous lance en compagnie de son bataillon de sniper, diriger par un Jamie Foxx toujours épatant, en plein désert et c’est là que le vrai film commence.
Certain pourront reprocher à ce dernier de ne sembler qu’être une succession de vignettes montrant les militaires tuer leur ennui comme ils le peuvent. Mais leur évolution est pourtant bien présente. D’abord entraînés pour tuer et soumis à une doctrine de combat, ils attendent patiemment que les affrontements commencent. L’ennui surgit rapidement pour se voir finalement dominé par la frustration. Un sentiment d’inutilité, de ne pas être à la hauteur de leurs aînés du Vietnam, une guerre, dont ces jeunes marines qui n’ont pas conscience de la chance qu’ils ont eu de ne pas avoir à se servir de leurs armes, aimeraient s’affranchir.
Sam Mendes joue avec habileté sur cette opposition Golfe/Vietnam. Les Marines sont abreuvés de films relatent cette période autrement plus marquante. D’ailleurs, on retrouve de nombreux clins d’œils tout au long du film. La musique des Doors vient rythmer les affrontements, Apocalypse Now et Voyage au Bout de l’Enfer est visionné par les soldat... Mais l’exemple le plus déchirant restera la rencontre d’un vétéran avec ses jeunes Marines qui n’ont du supporter que l’attente.
Au delà de l’histoire, Mendes livre sur le plan technique un film sans aucun reproche. Certains plans sont d’une beauté étourdissante, toujours très contrasté, que ce soit la blancheur d’un désert sans ennemis ou le ciel noirci par les pluies de pétrole.
L’interprétation n’est pas en reste. Que ce soit Jake Gyllenhaal qui est maintenant considéré comme une acteur plus que confirmé, Jamie Foxx ou la brève apparition de Chris Cooper. Mais, la véritable révélation du film, c’est Peter Sarsgaard, de plus en plus présent dans bon nombre de second rôles cet acteur époustouflant parvient en une seule scène à exprimer toute la colère, la frustration et le désespoir qui animèrent ces machines à tuer privé de combat.
En bref : Même si le film souffre de petits défauts qui l’empêcheront d’accéder au range de chef d’œuvre, il n’en reste pas moins un excellent film traitant d’un sujet encore trop peu approché par nos cinéastes contemporains.
Note : Vert----------------------------------------------------------------------------
Bonus –
Mon top 5 film de guerre :1 – Platoon (Oliver Stone)
2 – Path and Glory (Stanley Kubrick)
3 – Saving Private Ryan (Steven Spielberg)
4 – The Red Line ( Terrance Malick)
5 – Apocalypse Now ( Francis Ford Copola)