[Cinéma] 300

300
3 contre 1, c’est bien.

Réalisation : Zack Snyder
Scènario : Zack Snyder, Kurt Johnstad, Michael Gordon. D'après l'oeuvre de Franck Miller
Compositeur : Tyler Bates
Casting : Gerard Butler, David Wenham, Lena Headey...
Durée : 1h55
Genre : Péplum Fantastique

Dire que l’on attendait 300, le dernier film de Zack Snyder, avec impatience relèverait du pléonasme le plus effronté tant le buzz médiatique crée sur Internet fut énorme.
La bande-annonce laissait augurer du meilleur comme du pire : Un esthétisme ambitieux et novateur mais une histoire sans fond, une rage sanglante lors des combats mais sans portée psychologique, un péplum-fantasy de bande-dessinées, original mais totalement kitch. En bref, un objet cinéphilique tellement rare qu’il divisera forcément l’opinion et s’élèvera rapidement au statut de culte.
Et pour diviser… 300 divise. On lui reproche d’être fascisant, creux et m’as tu-vus. Face à ces arguments, les partisans du pour contre attaque : Fun, jouissif, magnifique, novateur c’est un véritable défilé de qualificatifs glorifiant. Mais avec un peu de recul, quand est-il réellement ?



Avant toutes choses, reconnaissons que Snyder (qui avait sus éviter intelligemment le piège du remake formaté avec sa relecture de Dawn of the Dead de Roméro) est allé au bout des choses et de ses envies.
Après un Sin City à la limite du copier-coller, adapter une Graphic Novel de Franck Miller sans en trahir le matériel d’origine laissait peu de marge de manœuvre au réalisateur forcément attendu au tournant. Pari gagné de ce coté là.
Si quasiment toutes les planches les plus marquante de Miller sont inclus dans le film et magnifiées par une esthétisme sépia numérisé, Snyder s’est aussi permit quelques ajouts pour le moins bienvenus. Ajouts caractérisés par un ettoffage du personnage de la reine Gorgo et par une sous-intrigue au cœur de Sparte même qui montre un peu les tenants et les aboutissants politiques de l’histoire et donne plus d’épaisseur à la bataille.



D’ailleurs, parlons en de cette bataille. Parce qu’il faut bien le dire mais c’est un peu pour ça qu’on est venus.
Absolument somptueuses et d’une violence stylisé rare dans ce genre de film, on a vraiment l’impression d’assister à un ballet ou chaque éclaboussure de sang serait le feu d’artifice finale. Et en définitive, qu’importe si celle-ci s’enchaîne un peu trop mécaniquement car le bestiaire ahurissant évite la répétitivité et à chaque fois on attend avec impatience la nouvelle vague de combattants qui viendra se briser sur le mur Spartiate.

Si les combats sont impressionnant, et mettent parfaitement en avant l’idéologie Spartiate, (amour du combat, dévouement pour son rois, esprit d’équipe – avec une illustration parfaite de la phalange – et sens de l’honneur) le reste de l’intrigue n’est pas en reste. Superbement illustré par une foultitude de plans plus beaux les uns que les autres (dont certains tiennent des tableaux de Dali), tenus par des personnages haut en couleur, typique de l’univers de Franck Miller (on comprend que celui-ci aime particulièrement les être marqués par la nature que ce soit un bossu monstrueux, la cour dépravé du roi Xersés ou les horreurs consanguines nommées Ephores) et habités par les acteurs qui les jouent.
A ce titre, Gérard Butler est LA révélation du film. Si au vus de sa filmographie plus que douteuse on avait de quoi grincer des dents, force est de reconnaître qu’il EST le roi Léonidas. Sa prestance, son charisme et son caractère bestial symbolise à eux seuls tout ce q’étaient les Spartiates à leur époque.



Car c’est bien de Sparte qu’il s’agit et même si l’œuvre final n’a rien d’un cours d’histoire méticuleux et scrupuleusement exacte, Snyder (ni même Miller) n’a en rien édulcoré la chose. Les Spartiates était avant tout une institution centré sur l’armée qui glorifiait le combat et la mort sur le champ de bataille plus que tout au monde. Les réalités historiques qui l’accompagne peuvent sembler déplaisante à notre époque (trie des nourrissons, éducation guerrières des enfants, etc etc…) elles n’en reste pas moins vraies. Voilà ou moins de quoi faire taire les critiques taxant le film de fasciste car il ne faut pas oublier que la voix-off qui narre tout du long le récit n’est que la vision d’un soldat Spartiate qui a combattu au coté de son roi.



Bien évidemment, le film est loin non-plus d’être parfait. Les surplus de ralentis incessant (un bonus intéressant du DVD serait de voir entièrement le film sans ralentis ni accélérés) rendent compte d’une réalisations m’as tu-vus. Les boursouflures numérique et l’étalonnage sur-contrasté donne l’impression d’être devant un jeux vidéo et la grandiloquence des dialogues agace parfois plus qu’elle n’émeut. Mais Attendez ! N’est-ce ce pour quoi on à payer ?

Car oui, 300 est un film qui prend aux tripes à conditions d’y adhérez sans retenus. C’est pourquoi on rejetteras tout en bloc ou on l’encensera à n’en plus finir. Avec le recul nécessaire, je pense qu’on verra en 300 une œuvre novatrice en avance sur son temps (plus que ne l’étais Sin City - beaucoup trop lisse) et tourné vers un cinéma du futur.
Alors si d’ici là il faut choisir un camp ce sera INCONTESTABLEMENT POUR.

Note : Vert